Quand l’entreprise aide ses salariés à devenir propriétaire de leur logement
Prêts bonifiés, aides à la constitution d’un apport, accompagnement... Pour séduire et retenir les talents, certaines sociétés misent sur une nouvelle forme de coup de pouce immobilier.
Aider des salariés à devenir propriétaire de leur toit non loin de leur travail, l’idée est vieille comme le 1% patronal (ou 1% logement) devenu Action Logement. Mais aujourd’hui, cette initiative lancée il y a près de 80 ans ne serait plus suffisante pour mener à bien cette mission. «L’idée de départ est très noble mais le dispositif est complexe à utiliser avec d’importantes contraintes si bien qu’il est finalement peu utilisé par les salariés et est surtout devenu une subvention à la construction», estime Saskia Fiszel, cofondatrice de Virgil. D’où son idée de relancer une formule où les entreprises pourraient donner un coup de pouce à leurs salariés sur le chemin semé d’embûches menant vers la propriété.
Se différencier et fidéliser
Baptisée «Talents», la formule permet d’associer le savoir-faire de la Sofiap (Société Financière pour l’Accession à la Propriété), spécialiste depuis plus d’un siècle du crédit bonifié par les employeurs, détenu par la Banque postale et la SNCF, à la jeune pousse Virgil qui dope l’apport des candidats à la propriété en coinvestissant à leurs côtés. «L’entreprise qui opte pour notre formule fixe un certain niveau de contribution mensuelle pour le prêt immobilier, par exemple 0,5% du montant du prêt ou 1000 euros par an et par salarié, explique Saskia Fiszel. Mais elle peut aussi subventionner l’assurance de prêt et nous apportons en plus un accompagnement pour les salariés et la possibilité d’augmenter l’apport avec notre aide.»
» LIRE AUSSI - Ce promoteur propose des formules innovantes d’accession à la propriété
La formule a été lancée sur la base d’une intuition que ce service répond aux attentes du moment et par des remontées de la clientèle actuelle de Virgil. Un sondage Opinionway commandité par les deux partenaires vient confirmer cette impression et semble indiquer que ce service permettrait aux employeurs de se différencier et ainsi de fidéliser leurs salariés. Il en ressort que 74% des jeunes actifs urbains estiment que leur employeur devrait les aider à devenir propriétaire. Pour enfoncer le clou, ils sont même 69% à souligner que ce genre d’avantage leur est plus précieux que les classiques aides liées aux loisirs (billets de cinéma, abonnement de sport, présence d’un baby-foot...). Au final près des deux tiers des salariés (63% précisément) seraient prêts à changer d’entreprise pour se tourner vers une société leur apportant une aide liée au logement.
Aujourd’hui, l’agence de communication Insign figure parmi les premiers clients de ce dispositif, d’autres devraient rapidement suivre. «Dans un contexte où 88% des personnes que nous avons fait interroger estiment qu’il est de plus en plus difficile de devenir propriétaire de son logement, ce type d’aide est précieux, souligne Saskia Fiszel. Et pour l’entreprise, l’aide qu’elle apporte est surmultipliée grâce à l’effet de levier du crédit. Pour des sociétés qui peinent à recruter ou à fidéliser des talents, ce genre d’offre peut faire la différence.»